JOE HENDERSON BIOGRAPHIE – SA VIE ET SON OEUVRE

Joe Henderson est un des plus grands saxophonistes ténor de l’histoire du jazz. Une carrière qui fut extrêmement prolifique de ses débuts jusqu’à sa mort en 2001 et qui l’ont vu signer chez des labels aussi prestigieux que le label « Blue Note ».

Une technique parfaite, des improvisations lyriques et un timbre reconnaissable allié à des grands talents de compositeur ont fait de lui une star inoubliable du jazz.

LA FORMATION MUSICALE DE JOE HENDERSON

Joseph Henderson dit Joe Henderson est né le 24 avril 1937 et mort le 30 juin 2001, est un saxophoniste ténor et compositeur de jazz américain qui compte parmi les plus grands jazzmen et saxophonistes de l’histoire du jazz.

Joe Henderson vit le jour dans une modeste famille de quinze enfants à Lima dans l’Ohio, lieu isolé et loin de la scène active du jazz des Etats-Unis. Son grand frère James T.Henderson, amateur de jazz lui fait découvrir la musique du grand saxophoniste ténor Lester Young dont il tombe amoureux. Passionné, travailleur et soutenu par sa famille, il étudie divers instruments dont la batterie, le piano et principalement le saxophone ténor avec son premier professeur Herbert Murphy. Il développe alors une grand culture musicale qui s’étend jusqu’à la musique classique de Stravinsky et Bartok. Travailleur acharné, il part en 1956 pour Detroit à la Wayne University où il apprend notamment la flûte traversière et la contrebasse. Il se produit alors régulièrement dans des clubs de la ville en compagnie de ses amis étudiants qui deviendront de grands noms du jazz comme Yusef Lateef ou Donald Byrd. Il monte sa première formation à l’âge de 18 ans en 1959.

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L’éclosion de JOE HENDERSON

De 1960 à 1962 il fait deux années de service militaire. Il prend part et gagne le concours « Army Talent Show » qui lui permet de faire une tournée pour distraire les troupes américaines. Il rencontre à ce moment là à Paris des musiciens tels que le pianiste Kenny Drew et le batteur Kenny Clarke.

New York et label Blue Note

En août, dégagé de son engagement militaire, il arrive à New York, la ville de jazz légendaire. Il est alors pris sous l’aile du trompettiste Kenny Dohram et tous les soirs ils vont écouter le grand Dexter Gordon qui organise la jam session le lundi soir au club « Birdland ». Joe Henderson est invité un soir par Dexter Gordon pour jouer et c’est un triomphe. Henderson rejoint alors le quintet de Dohram avec qui il enregistre en 1963 le disque « Una Mas » sur le label légendaire « Blue Note » en compagnie du prometteur Herbie Hancock au piano et du grand Tony Williams à la batterie. Kenny Dohram suggère alors à « Blue Note » de signer Joe Henderson sous son nom tant sa prestation sur « Una Mas » fut convaincante. Il enregistre donc dans la foulée son premier disque en juin 1963 « Page One » avec McCoy Tyner au piano notamment dans un mélange de latin jazz (bossa-nova) et de hard-bop (genre dominant de l’époque). Cet album va le propulser comme un des side-man numéro un du label « Blue Note » puisque qu’il figurera sur 35 albums du label jusqu’en 1969.

En mai 1964, il participe à l’enregistrement de la célèbre composition du pianiste Horace Silver « Song for my father » devenu depuis un grand standard de jazz.
Il collabore sans toutefois enregistrer avec l’immense Miles Davis en 1967 en compagnie de Herbie Hancock, Ron Carter et Tony Williams.

Signature sous le label Milestone

En 1967 il signe sous le label « Milestone ». Sa carrière va prendre le chemin d’un style plus électrique et métissé avec l’émergence du jazz-fusion. Il collabore en 1967-1968 avec le trompettiste Freddie Hubbard puis intègre le groupe de Herbie Hancock avec lequel il enregistre plusieurs disques. Ses collaborations différentes se multiplient notamment avec le virtuose guitariste George Benson, le contrebassiste Miroslav Vitous. Il prend part également à des tournées dans les big-bands de Thad Jones et de Mel Lewis. En 1970, il enregistre avec Alice Coltrane en compagnie de Pharaon Sanders et sur l’album « Red Clay » de Freddie Hubbard. Avec le trompettiste Woody Shaw, il enregistre sous le label « Milestone » pas moins de 12 albums jusqu’à la fin 1975 tout en prenant part à des albums importants comme « Living Time » de Bill Evans ou « All Blues » de Ron Carter.

Les années 80

L’attrait du public pour la jazz fléchit alors à la fin années 70. Henderson enseigne à San José en Californie mais est toujours très demandé. Il collabore alors avec une star montante du piano Chick Corea de 1979 à 1981.

Le label « Blue Note » décide de remettre Henderson en valeur avec l’album « The State of The Tenor – Live at the Village Vanguard » en novembre 1985 avec Ron Carter et Al Foster qui est alors considéré comme le meilleur disque en trio avec saxophone ténor. Il tourne beaucoup en Europe et au Japon jusqu’en 1989. Il monte un quartet uniquement féminin en 1986, fait rarissime dans l’histoire du jazz.

La fin de la légende du jazz JOE HENDERSON

Il signe en 1991 un contrat avec le label « Verve » ce qui amènera un souffle nouveau dans sa carrière. Son album « Lush Life » sorti en 1991 en hommage au compositeur et pianiste Billy Strayhorn est un immense succès critique. Dans le livre de André Fanelli « Guide des meilleurs disques de jazz en CD », cette album figure en sélection des meilleurs disques du jazz d’aujourd’hui. Fanelli écrit d’ailleurs au sujet de ce disque « un succès mérité tant il est proche de la perfection ».

Au final, il enregistre 10 albums avec « Verve » jusqu’en 1997, remporte au passage quatre Grammy Award. Cette période le fait incontestablement passé au rang de légende du jazz. Après 40 ans de carrière il se retire pour raison de santé en 1998 et décèdera en 2001 à l’âge de 64 ans.

Il a connu différentes période du jazz et participé activement à l’essor de plusieurs courants. Issu du be-bop, pionnier du hard-bop, du jazz d’avant-garde, sa musique s’est mêlé avec pleins d’autres influences comme la musique latine, la soul ou la funk.
Son son inimitable fait incontestablement de lui l’un des plus grands ténor de l’histoire du jazz au même titre que son idole Lester Young, son mentor Dexter Gordon ou l’immense John Coltrane. Son oeuvre est immense tant en tant que leader, que sideman. Il apparait sur environ 130 albums de jazz. Dans le très riche livre « Le jazz, des origines à nos jours » de la collection Outre mesure, Joe Henderson est décrit comme un « puissant saxophone ténor dont la présence charismatique inspira la jeune génération ».