Origines de la guitare dans le jazz

Les guitaristes de jazz ont marqué l’Histoire du jazz à travers de grands noms qui ont fait évoluer la guitare dans le jazz au fil des décennies. Au début du XXe siècle, la guitare acoustique était un compagnon fidèle des bluesmen, offrant un son authentique et expressif. Des pionniers comme Robert Johnson ont laissé une empreinte indélébile avec leur style unique, mêlant technique de fingerpicking et utilisation du bottleneck.

Dans les années 1930, alors que le jazz entrait dans l’ère du swing, la guitare commença à se frayer un chemin dans les orchestres. Des guitaristes comme Lonnie Johnson et Eddie Lang ont joué un rôle crucial en intégrant la guitare dans le contexte du jazz naissant. Cependant, son rôle était principalement rythmique, offrant un soutien solide mais discret à la section rythmique.

L’avènement de la guitare électrique a été un tournant majeur dans l’histoire de la guitare jazz. Eddie Durham est souvent crédité comme l’un des premiers à utiliser la guitare électrifiée dans un contexte jazzistique, ouvrant ainsi la voie à une nouvelle ère pour l’instrument. Charlie Christian, avec son jeu novateur et inventif, a propulsé la guitare au premier plan en tant qu’instrument soliste, établissant de nouvelles normes pour les générations à venir.

Pendant l’ère du swing, les guitaristes de big band comme Freddie Green ont joué un rôle essentiel, fournissant une assise rythmique solide et cohérente pour les orchestres de renom tels que celui de Count Basie. Le style distinctif de Green, caractérisé par son jeu en accords profonds et son sens impeccable du rythme, a contribué à définir le son inimitable de l’époque.

Malgré les défis auxquels ils ont été confrontés, les guitaristes de jazz ont continué à innover et à repousser les limites de leur instrument. Des figures emblématiques comme Wes Montgomery, Pat Metheny et John McLaughlin ont apporté de nouvelles perspectives et influences au jazz, élargissant ainsi son horizon sonore et créatif.

Aujourd’hui, la guitare reste un pilier essentiel du jazz contemporain, incarnant à la fois l’héritage traditionnel et l’innovation audacieuse. Des guitaristes de renom continuent à repousser les frontières du genre, explorant de nouveaux territoires sonores et établissant de nouvelles normes d’excellence. En fin de compte, l’histoire de la guitare dans le jazz est une histoire de passion, de créativité et de dévouement à l’art de l’improvisation et de l’expression musicale

LES 25 PLUS GRANDS GUITARISTES DE JAZZ

DJANGO REINHARDT

Django Reinhardt, né en 1910 et décédé en 1953, a marqué l’histoire du jazz de manière indélébile grâce à son génie musical et à sa virtuosité à la guitare. D’origine belge et tzigane, Reinhardt a inventé un style unique appelé « jazz manouche »,fusionnant les influences du jazz américain avec la tradition musicale gitane.

Django

Sa vie tumultueuse a été marquée par des débuts modestes dans les banlieues parisiennes, où il a appris à jouer de la guitare dès son plus jeune âge. Malgré un accident tragique qui a failli lui coûter la vie et lui a laissé une paralysie partielle de deux doigts de la main gauche, Reinhardt a surmonté ces obstacles avec détermination et a développé une nouvelle technique de jeu qui lui permettait de jouer avec seulement deux doigts à la main gauche. Cette adversité a contribué à forger son style distinctif et son approche novatrice de la guitare où le manche est parcouru de manière horizontale.

Reinhardt a atteint la renommée internationale dans les années 1930 en tant que membre du Quintette du Hot Club de France, aux côtés du violoniste Stéphane Grappelli. Leur collaboration a produit certains des enregistrements les plus emblématiques du jazz, caractérisés par l’énergie contagieuse et la virtuosité technique de Reinhardt.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Reinhardt a continué à jouer malgré les défis de l’occupation nazie en France. Après la guerre, il a brièvement séjourné aux États-Unis, où il a été accueilli avec enthousiasme par la communauté jazz américaine.

L’héritage musical de Django Reinhardt est immense. Il a été salué pour avoir révolutionné le rôle de la guitare dans le jazz, en la propulsant du simple accompagnement rythmique à un instrument soliste virtuose. Son style de jeu innovant, caractérisé par des lignes mélodiques rapides et des improvisations audacieuses, a inspiré des générations de guitaristes jazz.

Django Reinhardt continue d’être célébré comme l’un des plus grands guitaristes de jazz de l’Histoire. Son influence est toujours forte dans le monde entier, et sa musique reste une source d’inspiration pour les musiciens de jazz et spécifiquement chez les musiciens manouches. Chaque année, les musiciens se retrouvent lors du festival de Samois-sur-Seine pour célébrer sa mémoire.

CHARLIE CHRISTIAN

Charlie Christian (1916-1942) a révolutionné le jazz en devenant la première figure majeure de la guitare jazz, grâce à l’introduction et à l’utilisation de la guitare électrique. Originaire de Dallas, il a été élevé à Oklahoma City, imprégné de l’atmosphère musicale du blues. Dès son plus jeune âge, il a été initié à la musique par son père, participant à un quartet familial itinérant.

Dans les années 1930, Charlie Christian s’est fait remarquer par son talent exceptionnel à la guitare, notamment à Kansas City, où il a impressionné les musiciens locaux par sa maîtrise de la guitare électrique. Il a été l’un des premiers à explorer toutes les possibilités offertes par cet instrument émergent, lui conférant une puissance et une tenue des notes comparables à celles des instruments à vent.

En 1939, Benny Goodman l’engagea, propulsant Christian sur le devant de la scène musicale. Sa carrière prit alors une trajectoire fulgurante, mais sa célébrité ne l’immunisa pas contre les discriminations raciales de l’époque. À New York, il fut contraint de vivre à Harlem en raison de sa couleur de peau. Malgré ces obstacles, Christian devint une véritable star de l’orchestre de Goodman.

Charlie Christian a également joué un rôle essentiel dans l’émergence du bebop, fréquentant assidûment les jam sessions au Minton’s Play House aux côtés de musiciens comme Dizzy Gillespie et Thelonious Monk. Son style de jeu innovant, caractérisé par de longues phrases mélodiques aux racines blues, a indiqué la voie à suivre pour le bebop naissant.

Malheureusement, la carrière fulgurante de Charlie Christian a été interrompue tragiquement par sa mort prématurée en 1942, des suites d’une pneumonie. En l’espace de quelques années seulement, il a bouleversé le monde du jazz, libérant les guitaristes des contraintes du jeu rythmique et ouvrant de nouvelles perspectives musicales avec l’utilisation de la guitare électrique.

L’héritage de Charlie Christian est immense. Son influence a été cruciale pour populariser la guitare électrique dans le jazz et pour façonner les fondements du bebop. Sa technique novatrice et son approche mélodique ont inspiré de nombreux guitaristes à travers les générations, même si son insistance sur l’aspect linéaire du jeu a parfois été critiquée. En fin de compte, Charlie Christian reste une figure emblématique du jazz, dont l’impact sur la musique moderne est indéniable.

WES MONTGOMERY

Wes Montgomery (1925-1968) a marqué l’histoire du jazz en tant que l’un des guitaristes les plus emblématiques et influents. Ses débuts modestes à Indianapolis, où il menait une vie de famille tout en travaillant dans une usine et en jouant la nuit dans des clubs, contrastaient avec le talent prodigieux qu’il a rapidement développé.

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Inspiré par Charlie Christian, Montgomery a adopté une technique unique en jouant de la guitare avec son pouce, une approche qui lui a valu un son distinctif et chaleureux. Cette méthode, combinée à sa capacité à jouer des lignes mélodiques dans différents registres simultanément, a contribué à forger son style singulier.

Grâce à l’insistance de Cannonball Adderley, Montgomery a finalement attiré l’attention des producteurs de disques, ce qui a conduit à ses premiers enregistrements avec Riverside Records en 1959. Ses albums, comme « Boss Guitar » et « Round Midnight », ont rapidement attiré les éloges des critiques et du public pour son jeu innovant et expressif.

Malgré son ascension fulgurante et son succès croissant, Montgomery est resté humble et dévoué à sa famille, une qualité qui a inspiré respect et admiration. Son déménagement sur la côte ouest a élargi sa portée et a consolidé sa réputation en tant que l’un des guitaristes les plus recherchés dans le monde du jazz.

Montgomery a continué à repousser les limites de son art, explorant de nouveaux horizons musicaux tout en conservant son essence jazz. Son album « The Incredible Jazz Guitar of Wes Montgomery » est souvent considéré comme un chef-d’œuvre, mettant en valeur son talent de compositeur et son jeu virtuose.

Vers la fin de sa carrière, Montgomery a élargi son répertoire pour inclure des éléments de musique populaire, ce qui lui a valu une reconnaissance encore plus large et des prix prestigieux, dont un Grammy Award. Malheureusement, sa carrière a été interrompue brutalement par une attaque cardiaque en 1968, mettant fin prématurément à la vie d’un géant du jazz.

L’héritage de Wes Montgomery perdure dans son influence sur les générations de guitaristes qui ont suivi, de George Benson à Pat Metheny. Sa musique continue à captiver les auditeurs du monde entier, rappelant la virtuosité et l’innovation d’un artiste qui a transcendé les frontières du jazz.

JIM HALL

Jim Hall est né 4 décembre 1930 à Buffalo dans l’état de New York. Après ses études à Cleveland, Jim Hall part pour Los Angeles. Avec Vincente Gómez, il étudie la guitare classique et commence à s’y faire connaître à la fin des années 1950. En 1955 et 1956 il joue avec le quintette de Chico Hamilton, batteur de la Côte Ouest constitué d’une instrumentation inhabituelle pour l’époque : violoncelle, flûte, guitare, basse et batterie. Après son engagement avec Hamilton il rejoignit le trio expérimental du saxophoniste/clarinettiste Jimmy Giuffre qui présentait lui aussi une instrumentation nouvelle : sax, guitare, basse de 1956 à 1959.
En 1960, Jim Hall s’installe à New York. Il entame alors une série de collaborations avec nombre de musiciens très réputés. Par l’intermédiaire du producteur Norman Granz il accompagne Ella Fitzgerald en 1960-1961. Ils réalisent ensemble une tournée en Amérique du sud, jouant près de trois semaines à Rio de Janeiro puis descendent vers le sud en passant par São Paulo, Montevideo et Buenos Aires. Cette tournée permet à Hall de découvrir Astor Piazzola et de nouveaux sons avec le tango ou encore la bossa nova qui émerge à cette époque.

Jim Hall

A la fin de l’année 1961, Sonny Rollins engage Hall. La sonorité du groupe peut être apprécié sur un album – The Bridge -. Le style de Hall, tout en sous entendus, contraste particulièrement bien avec l’exubérance de Rollins. Après avoir quitté celui ci, Jim évolua en « free lance » dans les environs de New York et y assit sa réputation en compagnie de Ben Webster, Red Mitchell et Jimmy Rowles. Jim Hall affectionnait tout particulièrement les duos, qui ont fait sa renommée au travers des albums enregistrés avec Bill Evans en 1962 et 1966 (Undercurrent et Intermodulation) ou Ron Carter en 1972 (Alone Together). C’est finalement dans cette configuration de petite formation, sorte de jazz de chambre, qu’excellait Jim Hall : duos avec Bob Brookmeyer ou avec les contrebassistes Red Mitchell ou Ron Carter, avec les guitaristes Pat Metheny ou Bill Frisell, avec le pianiste Enrico Pieranunzi. 

Si Montgomery avait fait de la guitare un moyen d’expression agressif, le jeu de Hall se caractérisait par une approche tranquille, intime, qui reflétait la modestie naturelle et l’introversion de l’homme. Hall est un interprète de ballades sensible, plein de nuances, mais avec un grand swing et un feeling pour le blues. Retenu, contrôlé, il ne laisse jamais sa technique le dépasser. Hall, probablement le plus romantique et le plus subtil des guitaristes modernes, a développé une forme d’accompagnement contrapuntique personnelle. Plus orchestrale que chez beaucoup, sa conception possède un feeling retenu à la Christian, et une orientation harmonique plus proche de Raney. Jim hall a beaucoup apporté à la guitare Jazz, faisant d’elle un instrument d’accompagnement, qui remplace le piano, donnant ainsi aux groupes un son original.

GRANT GREEN

Grant Green (1935-1979) reste l’une des figures les plus influentes du jazz des années 1960 et 1970, marquant son époque par un style unique et une approche musicale novatrice. Né à Saint-Louis, Missouri, Green a commencé sa carrière de guitariste professionnel à un jeune âge, baignant dans l’influence du gospel et des grands noms du jazz tels que Charlie Christian, Charlie Parker et Jimmy Raney.

Son style distinctif, caractérisé par l’utilisation principalement de notes uniques et des accords minimalistes, reflétait son profond respect pour Charlie Parker. Green était réputé pour sa capacité à jouer des solos élaborés et mélodiques tout en maintenant une efficacité rythmique remarquable.

Sous la tutelle de Lou Donaldson, Green a fait ses débuts à New York et a rapidement attiré l’attention d’Alfred Lion de Blue Note Records. Malgré un début timide en studio, Green a rapidement gagné en confiance et a enregistré plusieurs albums acclamés, dont « First Grant Stand » et « Green Street ». Sa collaboration fructueuse avec Blue Note a duré jusqu’au milieu des années 1960, où il a été l’un des artistes les plus enregistrés du label.

Green a exploré divers styles musicaux tout au long de sa carrière, y compris le gospel, la musique latine et la musique spirituelle, tout en restant profondément enraciné dans le blues. Ses enregistrements, tels que « Idle Moments » et « Solid », sont souvent cités comme des exemples de son génie artistique et de sa virtuosité.

Malheureusement, des problèmes personnels et des luttes contre la toxicomanie ont entravé sa carrière à la fin des années 1960. Malgré cela, Green est revenu sur la scène avec un nouveau groupe influencé par le funk, enregistrant des albums à succès tels que « Green Is Beautiful » et la bande originale du film « The Final Comedown ».

Son jeu innovant et son son distinctif ont continué à influencer les générations de musiciens après lui, du jazz-funk à l’acid jazz, et ses enregistrements ont été samplés par de nombreux artistes de hip-hop. Malheureusement, sa vie a été interrompue prématurément par une crise cardiaque en 1979, laissant derrière lui un héritage musical durable et une réputation grandissante dans le monde du jazz.

JOE PASS

Joe Pass, de son vrai nom Joseph Antony Jacobi Passalaqua, était un guitariste de jazz américain d’ascendance sicilienne, né le 13 janvier 1929 à New Brunswick, dans le New Jersey, et décédé le 23 mai 1994 à Los Angeles, en Californie. Il était le premier guitariste de jazz à se produire seul sur scène, mêlant à la fois accords et solos de guitare.

Pass a commencé à jouer de la guitare à un jeune âge, encouragé par son père qui lui a offert sa première guitare pour son neuvième anniversaire. Influencé par des artistes tels que Django Reinhardt, Charlie Christian et Wes Montgomery, il a rapidement développé ses compétences musicales.

Dans les années 1940, il s’est rendu à New York pour étudier auprès du guitariste renommé Harry Volpe, mais a préféré se produire dans des clubs locaux plutôt que de suivre des leçons formelles. Pendant cette période, il a côtoyé de grands noms du jazz, comme Dizzy Gillespie, Charlie Parker et Miles Davis.

Cependant, Pass est tombé dans la drogue et a connu une période d’errance, marquée par des arrestations et une condamnation à cinq ans de prison. Après avoir lutté contre son addiction, il a trouvé refuge au centre de désintoxication Synanon à Santa Monica, en Californie, où il a enregistré son premier album, « Sounds of Synanon », en 1961.

Le tournant de sa carrière est venu avec la sortie de l’album « The Trio » en 1973, enregistré avec Oscar Peterson et Niels-Henning Ørsted Pedersen, qui a remporté un Grammy Award. Par la suite, il a enregistré de nombreux albums à succès pour le label Pablo Records, collaborant avec des artistes tels que Ella Fitzgerald, Sarah Vaughan, et Milt Jackson.

Pass était réputé pour son style de jeu en fingerpicking, combinant une basse marquée jouée avec le pouce, des accords harmoniques et des passages mélodiques complexes. Il était également connu pour ses performances en solo, où il jouait des morceaux complexes sans aucun accompagnement.

Sur le plan matériel, Pass était associé à plusieurs marques de guitare au fil de sa carrière, notamment Fender, Gibson, Ibanez et Epiphone. Sa guitare emblématique était la Gibson ES-175, avec laquelle il a enregistré de nombreux albums et qui est devenue indissociable de son image de musicien de jazz.

Malgré des problèmes de santé, notamment un cancer du foie diagnostiqué en 1992, Joe Pass a continué à enregistrer et à se produire jusqu’à sa mort en 1994. Il a laissé un héritage musical durable et est considéré comme l’un des plus grands guitaristes de jazz de tous les temps.

KENNY BURRELL

Kenny Burrell, fils de William Henry et d’Elizabeth (Day) Burrell, tous deux musiciens, a été initié à la musique dès son jeune âge par ses parents.

Il a commencé à apprendre la guitare à l’âge de douze ans et a poursuivi ses études à la Wayne State University, où il a obtenu un Bachelor of Music.

Sa carrière a débuté dans les années 1950, et depuis lors, il a joué avec une multitude de grands noms du jazz tels que Dizzy Gillespie, Oscar Peterson, Benny Goodman, Jimmy Smith, John Coltrane, Stan Getz, Gil Evans et Chet Baker. Au cours de sa carrière, il a enregistré plus d’une centaine d’albums.

En plus de sa carrière d’interprète, Kenny Burrell enseigne l’histoire du jazz à l’université de Californie à Los Angeles depuis 1978.

Son style de jeu se distingue par sa fluidité, sa maîtrise de l’harmonie et sa capacité à revitaliser le blues pour l’incorporer dans le jazz moderne.

PAT MARTINO

Pat Martino, de son vrai nom Patrick Carmen Azzara, est né le 25 août 1944 à Philadelphie. Il était un célèbre guitariste et compositeur de jazz américain.

A 12 ans, Martino a commencé à explorer les possibilités de la guitare, et dès l’âge de 17 ans, en 1961, il est devenu un musicien professionnel. Son père, Carmen « Mickey » Azzara, lui-même chanteur dans les clubs de Philadelphie, a été une influence précoce dans son initiation au jazz. Il a bénéficié d’un enseignement musical solide, notamment de la part de Dennis Sandole pour l’harmonie, et a eu l’opportunité de prendre des leçons avec des guitaristes éminents comme Johnny Smith et de rencontrer des légendes telles que Wes Montgomery.

La signature musicale de Martino était singulière : sa créativité, sa vélocité d’exécution et la richesse harmonique de son jeu en faisaient l’un des principaux guitaristes de bebop aux côtés de figures telles que Joe Pass, Wes Montgomery et Jim Hall. Il avait la particularité de penser toutes ces phrases en mineur et de transposer par substitutions tout son vocabulaire sur toutes les qualités d’accords différentes en jazz. Ainsi, des phrases pensées en Am pouvaient être jouées sur des accords de CMaj7, D79, F#m7b5 ou encore Ab7alt.

Martino a également laissé son empreinte dans le monde de la musique pop rock, inspirant des artistes comme Michael Sembello pour des morceaux emblématiques tels que la partie de guitare complexe de « Contusion » sur l’album « Songs in the Key of Life » de Stevie Wonder.

Outre sa carrière solo prolifique, Martino a également apporté sa contribution en tant que sideman aux côtés d’artistes tels qu’Eric Kloss et Willis Jackson.

En 1980, sa carrière a été brutalement interrompue par des problèmes de santé, lorsqu’un caillot de sang a été découvert dans son cerveau, menaçant de provoquer une rupture d’anévrisme. Bien qu’il ait subi une opération qui a entraîné une perte totale de mémoire, Martino a fait preuve d’une détermination sans faille en réapprenant à jouer de la guitare en écoutant ses propres enregistrements. Il est revenu sur scène en trio et a été récompensé du titre de « Guitariste de l’année 2004 » par le magazine américain Down Beat.

Le monde a perdu une véritable légende lorsque Martino nous a quittés le 1er novembre 2021, à l’âge de 77 ans.

GEORGE BENSON

George Benson, né le 22 mars 1943 à Pittsburgh, Pennsylvanie, est un artiste américain polyvalent, actif en tant que guitariste, chanteur et compositeur. George Washington Benson a grandi dans le quartier du Hill District à Pittsburgh, où il a commencé à explorer la musique dès son plus jeune âge. À sept ans, il se produit pour la première fois avec un ukulélé, puis passe à la guitare à huit ans. Sa précocité musicale est rapidement remarquée, et à neuf ans, il enregistre son premier single sous le pseudonyme de « Little George Benson », grâce à son père, Carmen Azzara, qui l’a initié à la musique.

George Benson

Il a fréquenté le lycée Schenley à Pittsburgh, où il a obtenu son diplôme. Durant son adolescence, il s’est immergé dans le jazz straight-ahead en collaborant avec des musiciens locaux, dont l’organiste soul Jack McDuff. Ses premières influences comprennent des guitaristes éminents comme Hank Garland.

À l’âge de 21 ans, Benson sort son premier album solo, « The New Boss Guitar of George Benson », accompagné par le quartette de Jack McDuff. Par la suite, il enregistre plusieurs albums marquants, dont « It’s Uptown » (1966) et « The George Benson Cookbook » (1967). Sa rencontre avec Miles Davis lui ouvre de nouvelles opportunités, notamment en contribuant à l’album « Miles in the Sky » en 1968.

C’est dans les années 1970 que la carrière de Benson prend son envol, notamment avec l’album « Breezin' », qui remporte plusieurs Grammy Awards. Son style mélange jazz et funk, avec des improvisations vocales et instrumentales. Il participe également à des collaborations avec des artistes renommés tels que Minnie Riperton et Stevie Wonder.

Parmi ses succès notables figurent des morceaux comme « On Broadway » et « Give Me the Night », qui le propulsent sur la scène internationale. Benson reste actif dans l’industrie musicale, collaborant avec divers artistes et sortant de nouveaux albums, tout en continuant à se produire en concert à travers le monde.

Sa contribution à la musique lui a valu une reconnaissance mondiale, et son héritage perdure grâce à son influence sur de nombreux artistes contemporains.

DEREK BAILEY

Derek Bailey, né le 29 janvier 1930 à Sheffield et décédé le 25 décembre 2005 à Londres, était un musicien, improvisateur, compositeur et théoricien britannique, reconnu comme l’un des pionniers de l’improvisation libre.

Au cours des années 1970, Derek Bailey a expérimenté l’utilisation de guitares préparées, telles que l’ajout de trombones sur les cordes ou l’installation de cordes supplémentaires sur la guitare. Cependant, il abandonne progressivement cette approche à la fin de cette décennie.

En tant qu’auteur, il a également contribué à une monographie sur l’improvisation en musique, explorant les aspects théoriques et pratiques de cette forme d’expression artistique.

Bailey a collaboré avec de nombreux artistes de renom, notamment Steve Lacy, Evan Parker, Cyro Baptista, Anthony Braxton, John Zorn, Tony Oxley et Thurston Moore, marquant ainsi de son empreinte divers courants musicaux.

Son style musical était caractérisé par une approche singulière, souvent perçue comme complexe pour les auditeurs peu familiers avec les musiques expérimentales. Sa musique se distinguait par son aspect discontinu, dissonant et peu mélodique, où les notes étaient souvent séparées par de larges intervalles et jouées de différentes manières, explorant les possibilités offertes par les cordes de la guitare, y compris les cordes à vide, les cordes frettées et les harmoniques.

Derek Bailey a également développé une distinction entre les musiques « idiomatiques », telles que le classique, le jazz et les musiques populaires, qui suivent des conventions établies, et les musiques « non-idiomatiques », qui rejettent ces conventions pour une approche plus libre et improvisée.

JOHN MC LAUGHLIN

John McLaughlin est un guitariste de jazz anglais né le 4 janvier 1942 à Doncaster, dans le Yorkshire. Sa carrière musicale débute avec des formations de rhythm and blues aux côtés d’artistes comme Duffy Power, Graham Bond et Georgie Fame. McLaughlin se distingue rapidement comme musicien de studio, travaillant même avec des artistes de renom tels que David Bowie et les Rolling Stones.

John McLaughlin

En 1968, McLaughlin enregistre son premier album solo, « Extrapolation », démontrant sa créativité en tant que compositeur. Son déménagement aux États-Unis en 1969 marque un tournant majeur dans sa carrière, rejoignant le groupe de Tony Williams, The Tony Williams Lifetime, et participant à l’album révolutionnaire « In a Silent Way » de Miles Davis.

Son exploration du jazz-rock se poursuit avec le Mahavishnu Orchestra, formé au début des années 1970, et les albums emblématiques « The Inner Mounting Flame » et « Birds Of Fire ». Avec ce groupe, McLaughlin repousse les limites de la technique et de la complexité musicale, fusionnant virtuosité et écriture complexe.

Par la suite, il forme Shakti, plongeant dans l’étude de la musique indienne et produisant des albums remarquables qui fusionnent l’Orient et l’Occident.

Tout au long des décennies suivantes, McLaughlin poursuit une carrière solo prolifique et diversifiée, explorant une multitude de genres musicaux, de la guitare électrique au jazz acoustique en passant par des collaborations avec des légendes telles que Paco de Lucía, Al Di Meola et Carlos Santana.

Son héritage musical s’étend bien au-delà de ses réalisations en solo, avec des contributions majeures au jazz-rock et à la musique du monde. En 2018, il célèbre l’héritage du Mahavishnu Orchestra lors d’une série de concerts.

PAT METHENY

Pat Metheny est né le 12 août 1954 à Lee Summit dans le Missouri, une banlieue sud est de Kansas City. À 15 ans, il gagne une bourse de Down Beat dans un camp de jazz d’une semaine et est pris sous l’aile du guitariste Attila Zoller. Après ses études à Lee Summit High School, Metheny se rend brièvement à l’ Université de Miami à Coral Gables en Floride en 1972, où on lui offre rapidement un poste d’enseignant.  Gary Burton le découvre et il entre à tout juste 19 ans au célèbre Berklee College of Music où il enseigne dès l’année suivante.

Pat Metheny

Son premier enregistrement a lieu sur l’album Jaco (1974) de Jaco Pastorius, avec Paul Bley et Bruce Ditmas. Metheny est entré dans la scène jazz en 1975 quand il a rejoint le groupe de Burton, où il a joué aux côtés du guitariste de jazz résident Mick Goodrick . L’ élan musical de Metheny l’amena rapidement à enregistrer son premier album, Bright Size Life, avec Pastorius et le batteur Bob Moses.

L’enregistrement suivant de Metheny, de 1977 Aquarelles, a été le premier à présenter le pianiste Lyle Mays, collaborateur le plus fréquent de Metheny. Les autres musiciens sur cette session étaient Eberhard Weber à la contrebasse et Danny Gottlieb à la batterie. L’ album suivant de Metheny a conforté son partenariat avec Mays en créant le Pat Metheny Group, mettant en vedette plusieurs chansons qu’ils ont co-écrit ; l’album est sorti comme éponyme Pat Metheny Group sur le label ECM. Metheny a également publié en solo, trio, quatuor et duo enregistrements avec des musiciens tels que Jim Hall, Dave Holland, Roy Haynes, Toninho Horta, Burton, Chick Corea, Pedro Aznar, Jaco Pastorius, Charlie Haden, John Scofield, Jack DeJohnette, Herbie Hancock, Bill Stewart, Ornette Coleman, Brad Mehldau, Joni Mitchell, Milton Nascimento, Santana, Dominic Miller, Michael Brecker, Trilok Gurtu et bien d’ autres. Metheny part en tournée depuis plus de 30 ans, en jouant entre 120 et 240 concerts par an. 

Le Pat Metheny Group est un groupe qui a été fondé en 1977 autour du binôme Metheny/ Mays. À partir de 1981, le noyau s’établit autour de Metheny, Mays et Steve Rodby qui sont tous coproducteurs du groupe.

On retrouve dans la musique du Pat Metheny group de nombreuses influences : le jazz, le folk, le rock, la musique country, la musique brésilienne, et plus particulièrement celle de Milton Nascimento), la musique classique (en particulier les compositeurs impressionnistes).

Les morceaux du Pat Metheny group sont toujours cosignés par Metheny et Mays. La plupart du temps, Pat Metheny écrit la trame mélodique et harmonique tandis que Mays réalise l’arrangement final.

Si le duo Metheny/Mays reste inchangée, le personnel du groupe a souvent évolué avec de nouveau musiciens. On a pu y entendre : 

guitare basse et/ou contrebasse : Mark Egan , Steve Rodby  batterie : Danny Gottlieb, Paul Wertico , Antonio Sanchez! Percussions : Naná Vasconcelos, Armando Marcal Trompette, voix, percussions : Cuong Vu, Harmonica, percussions : Gregoire Maret. Ainsi que Pedro Aznar, Mark Ledford , David Blamires , Richard Bona, Nando Lauria, Philip Hamilton, Dave Holland,Roy Haynes aux voix, percussions, guitare, basse et autres instruments.

On notera que la plupart des musiciens sont poly-instrumentistes, ce qui permet à Metheny et Mays d’écrire des morceaux aux instrumentations variées et aux arrangements souvent complexes. 

Metheny lui-même joue de différents types de guitares : guitares acoustiques 6 ou 12 cordes, guitare Pikasso (une guitare à 42 cordes construite pour Metheny par Linda Manzer), guitares électriques, guitare-synthé (pour piloter via protocole MIDI un synclavier).

De son côte, Lyle Mays, en plus du piano et des synthétiseurs, a parfois aussi joué au sein du groupe de la trompette, de l’autoharpe, de la guitare et de l’accordéon. 

AL DI MEOLA

Albert Laurence Di Meola, né le 22 juillet 1954 à Jersey City, New Jersey (États-Unis), est un guitariste américain de jazz fusion, reconnu pour sa technique avancée et la discipline de son jeu. Il est très connu pour sa technique en aller/retour au médiator très véloce.

Al di Meola

Al Di Meola entreprend sa formation musicale au Berklee College of Music à Boston dans le Massachusetts en 1971. En 1974, il rejoint Return to Forever, le groupe de Chick Corea, remplaçant Bill Connors. Avec le groupe, il enregistre trois albums studio avant de se lancer dans une carrière solo.

Dans les années 1970, Di Meola collabore avec Stomu Yamashta et son groupe Go, où il joue avec des musiciens tels que Steve Winwood, Klaus Schulze et Pat Thrall. Il élargit son exploration musicale en se tournant vers la musique latine, illustrée dans des albums comme « Casino » (1978) et « Splendido Hotel » (1980).

Son travail avec John McLaughlin et Paco de Lucía dans l’album live « Friday Night in San Francisco » souligne son intérêt pour les cultures méditerranéennes et les genres acoustiques, comme le flamenco.

Au fil des décennies, Di Meola élargit son répertoire, explorant des styles allant de la world music au latin moderne. Son jeu virtuose et ses compositions complexes ont influencé de nombreux guitaristes de jazz et de rock.

Reconnu à plusieurs reprises comme meilleur guitariste de jazz par les lecteurs de Guitar Player Magazine, Di Meola continue de se produire en solo et en collaboration avec d’autres artistes renommés, marquant ainsi de manière indélébile l’histoire de la guitare électrique jazz.

JOHN SCOFIELD

John Scofield, né le 26 décembre 1951 à Dayton (Ohio), est un guitariste de jazz et compositeur américain. Élevé dans le Connecticut, il s’initie à la guitare à l’âge de 11 ans, découvrant rapidement des artistes tels que Pat Martino, Jim Hall et Wes Montgomery qui influenceront son style futur, un mélange de jazz et de rock.

John Scofield

Après avoir étudié à la Berklee College of Music de 1970 à 1973, Scofield se forge une réputation aux côtés de jazzmen de renom comme Gerry Mulligan et Chet Baker, participant même à des enregistrements live au Carnegie Hall.

Son véritable envol dans le jazz-rock survient lorsqu’il rejoint le groupe de Billy Cobham et George Duke, où l’audacieux mélange de jazz et de rock attire un public varié, marquant une nouvelle ère dans la musique.

Après la dissolution du groupe, Scofield s’installe à New York et explore de nouvelles avenues musicales, se tournant notamment vers la guitare acoustique. Il collabore avec des figures emblématiques telles que Charles Mingus, Gary Burton, et Dave Liebman.

Sa carrière connaît une accélération majeure lorsqu’il rejoint le légendaire Miles Davis en 1982, plongeant dans le jazz-funk pendant trois ans, contribuant ainsi à redéfinir les frontières du genre.

Toujours en quête d’innovation, Scofield signe chez Blue Note Records en 1989, s’aventurant vers le swing et le jazz plus traditionnel en collaboration avec des artistes tels que Joe Lovano, Charlie Haden et Jack DeJohnette. Il élargit ensuite ses horizons vers un jazz imprégné de soul et de l’esprit de la Nouvelle-Orléans, sous l’influence d’Eddie Harris et d’autres.

Ses explorations musicales le conduisent à travailler avec une multitude d’artistes et à fusionner différents genres musicaux, du blues classique au rock contemporain. Tout au long de sa carrière, il a collaboré avec des géants du jazz comme Chick Corea, Herbie Hancock, ainsi que des talents émergents comme Medeski Martin and Wood.

Doté d’une liberté d’esprit et d’une ouverture musicale remarquables, John Scofield continue d’explorer de nouveaux territoires sonores, se réinventant constamment et laissant ainsi une empreinte indélébile sur le paysage musical contemporain. John Scofield est un des rares guitaristes de jazz à jouer avec de la distorsion. Son jeu mélodique est imprégné du langage be-bop mais son son est très influencé par le blues et la funk. Il n’hésite pas à jouer des bends dans ces solos, effet très peu utilisé par les guitaristes de jazz traditionnels.

ALLAN HOLDSWORTH

Allan Holdsworth, né le 6 août 1946 à Bradford (Yorkshire de l’Ouest), et décédé le 15 avril 2017 à Vista (Californie, États-Unis), était un musicien britannique renommé, reconnu pour ses talents de guitariste et de compositeur de jazz fusion.

Son parcours musical débute dans le nord de l’Angleterre, élevé par ses grands-parents dans un environnement où la musique avait une place particulière. Bien qu’initialement attiré par le cyclisme, Holdsworth découvre sa passion pour la guitare à l’âge de 17 ans, influencé par les goûts musicaux de son entourage familial.

Son style unique et novateur se développe rapidement, marqué par une approche singulière de la guitare, notamment en évitant les positions conventionnelles et en privilégiant une technique basée sur le legato. Sa maîtrise exceptionnelle lui permet d’explorer un large éventail de genres musicaux, du jazz au rock progressif en passant par la pop. Holdsworth avait toujours rêvé de jouer du saxophone, il a appréhendé la guitare comme s’il jouait d’un cuivre.

Holdsworth laisse une empreinte indélébile dans le jazz et le jazz fusion grâce à ses compositions complexes, son sens de l’improvisation et sa technique remarquable. Utilisant des instruments innovants tels que le SynthAxe, il repousse sans cesse les limites de la guitare électrique et influence toute une génération de musiciens, dont Eddie Van Halen, John Scofield, et Steve Vai, qui le considèrent comme une source d’inspiration majeure.

Sa contribution à des groupes emblématiques comme Gong, Soft Machine et UK, ainsi que ses collaborations avec des artistes de renom tels que Jean-Luc Ponty et John Stevens, témoignent de son impact durable sur la scène musicale internationale.

Allan Holdsworth restera à jamais une figure légendaire de la musique, saluée pour son innovation, sa virtuosité et son influence incommensurable sur le monde de la guitare et du jazz.

FRANK GAMBALE

Frank Gambale, né le 22 décembre 1958 à Canberra, Australie, est un guitariste australien de renom, dont l’influence s’étend du blues au jazz en passant par le rock.

Dès son plus jeune âge, Gambale montre un intérêt pour la musique, commençant la guitare à l’âge de 7 ans. Influencé par des légendes telles que Jimi Hendrix, John Mayall et Eric Clapton, il se tourne vers le blues avant de découvrir Chick Corea à l’adolescence, catalyseur qui l’oriente vers le jazz.

En 1982, à l’âge de 23 ans, Gambale déménage à Hollywood pour étudier au Guitar Institute of Technology (GIT), où il se distingue en remportant le prix du meilleur étudiant de l’année. Sa carrière décolle rapidement lorsqu’il obtient un poste de professeur au GIT, tout en jouant dans des clubs locaux de jazz et en publiant son premier ouvrage, Speed Picking.

Sa collaboration avec des légendes telles que Jean-Luc Ponty et Chick Corea propulse sa carrière vers de nouveaux sommets. Ses six ans aux côtés de Chick Corea, marqués par cinq albums et un Grammy Award, le consacrent comme l’un des guitaristes les plus respectés au monde.

Gambale devient également un visage familier chez Ibanez, collaborant à la création de plusieurs modèles de guitares qui deviendront rapidement des objets de culte pour les amateurs.

Tout au long des années 1990 et 2000, Gambale continue d’explorer de nouveaux horizons musicaux, enregistrant des albums acclamés et participant à des projets variés avec des artistes tels que Steve Vai et Mike Varney.

Sa contribution à la technique du Sweep Picking, ainsi que sa création du New Gambale Tuning, démontrent son engagement constant à repousser les limites de la guitare et à innover dans le domaine de la musique.

Frank Gambale reste un artiste prolifique et respecté, dont l’influence continue de se faire sentir dans le monde de la guitare et du jazz. Sa passion pour la musique et son dévouement à son art en font une figure emblématique de la scène musicale internationale.

BILL FRISELL

Bill Frisell, né le 18 mars 1951 à Baltimore (Maryland), est un guitariste de jazz américain renommé, souvent comparé à des virtuoses tels que John Scofield et Pat Metheny. Sa singularité réside dans sa capacité à explorer une vaste gamme de styles musicaux, allant du folk au bop en passant par l’expérimental.

Originaire de Denver, Colorado, Frisell a étudié la musique à l’université du Nord Colorado, sous la tutelle de Dale Bruning, avant de poursuivre ses études au Berklee College of Music à Boston, où il a été influencé par le grand Jim Hall.

Sa carrière a pris son envol lorsque Pat Metheny a recommandé Frisell à Manfred Eicher d’ECM Records. Il a enregistré plusieurs albums pour le label, participant également à des projets avec Jan Garbarek, notamment les albums « Paths », « Prints » et « Wayfarer », où son imagination et ses paysages sonores ont été particulièrement salués.

Le premier groupe de Frisell, avec Kermit Driscoll à la basse, Joey Baron à la batterie et Hank Roberts au violoncelle, a rencontré un grand succès. Par la suite, il a continué à collaborer avec divers artistes, notamment John Zorn, avec qui il a joué dans le groupe avant-gardiste Naked City, et Paul Motian, avec qui il a formé le trio Motian/Frisell/Lovano.

Dans les années 90, Frisell a sorti deux albums majeurs : « Have a Little Faith », un hommage à la musique américaine allant de Charles Ives et Aaron Copland à Bob Dylan et Madonna, et « This Land », une collection de compositions originales fortement influencées par le folklore américain.

Au fil des ans, Frisell a continué à élargir son répertoire musical, explorant des genres tels que la musique bluegrass et country. En 2005, il a été récompensé par un Grammy Award pour son album « Unspeakable », dans la catégorie du meilleur album contemporain.

LES GUITARISTES DE JAZZ FRANCAIS

BIRELI LAGRENE

Biréli Lagrène, né le 4 septembre 1966 à Soufflenheim en Alsace dans une famille d’origine manouche, est un guitariste de jazz français de renom.

Dès son plus jeune âge, Lagrène s’immerge dans la musique grâce à son père, Fiso Lagrène, lui-même guitariste reconnu des années 1930, et son frère. Influencé par le swing gitan de Django Reinhardt, Lagrène devient rapidement un prodige de la guitare. À seulement quatorze ans, il remporte le premier prix du festival de musique tzigane de Strasbourg. Sa rencontre fortuite avec Stéphane Grappelli en 1979, suivie d’une performance impromptue sur scène avec le légendaire violoniste, marque le début d’une carrière prometteuse.

Bireli Lagrene - jazz manouche

Adolescent, Lagrène participe à des tournées européennes et partage la scène avec des artistes de renom tels que Benny Carter et Niels-Henning Ørsted Pedersen. Tout en conservant l’héritage de Django Reinhardt, Lagrène élargit rapidement ses influences pour inclure des figures telles que Wes Montgomery, George Benson et Jimi Hendrix, explorant ainsi le jazz fusion et d’autres genres musicaux.

En 1985, une rencontre fortuite avec le bassiste Jaco Pastorius à New York entraîne une collaboration fructueuse et une tournée européenne. Sous l’influence de Pastorius, Lagrène développe ses compétences de bassiste et explore de nouveaux horizons musicaux. Par la suite, il rejoint Al Di Meola et Larry Coryell pour former un super-trio de guitaristes.

Au fil des années, Lagrène a exploré diverses voies musicales, notamment le jazz fusion, le jazz manouche et les standards de jazz. Il a également collaboré avec de nombreux artistes de renom tels que Sylvain Luc, Dennis Chambers et Dominique Di Piazza, repoussant sans cesse les limites de son art.

En 2001, Lagrène retourne à ses racines avec le Gipsy Project, un hommage au célèbre quintet du Hot Club de France dirigé par Django Reinhardt et Stéphane Grapelli. Cette formation a donné naissance à plusieurs albums acclamés par la critique.

Tout au long de sa carrière, Lagrène a démontré sa polyvalence et son talent exceptionnel, explorant constamment de nouveaux territoires musicaux et captivant les auditoires du monde entier. En 2012, il a été fait chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres pour sa contribution exceptionnelle à la musique. En 2022, Lagrène a enregistré un album solo remarquablement improvisé, démontrant une fois de plus son génie créatif et sa maîtrise de la guitare.

SYLVAIN LUC

Sylvain Luc, né le 7 avril 1965 à Bayonne, est un guitariste français de jazz réputé pour son expertise technique et son talent remarquable. Dès l’âge de quatre ans, il commence à jouer de la guitare, puis explore le violoncelle au conservatoire régional de Bayonne. Au début des années 1980, il fait partie du Bulle Quintet, un groupe de jazz progressif qui remporte le festival de Jazz de San Sebastian en 1982. Après avoir déménagé à Paris, Luc devient un arrangeur, compositeur et accompagnateur recherché dans le monde de la variété, tout en maintenant sa présence dans le jazz en jouant notamment avec le trio de Richard Galliano et aux côtés d’Éric Le Lann.

Sylvain Luc

Dans les années 1990, il signe avec les guitares Godin et sort plusieurs albums acclamés, dont « Petits Déjà » en duo avec Louis Winsberg et « Ameskeri » avec Stéphane Belmondo. Son album en duo avec Biréli Lagrène, « Duet », devient un grand succès avec plus de 70 000 exemplaires vendus.

Les années 2000 voient la formation du Trio Sud avec André Ceccarelli et Jean-Marc Jafet, qui remporte la Victoire du jazz en 2003. Luc explore également le jazz fusion avec l’album « Les Machines absurdes » de William Sheller et participe à des projets variés, dont le String quartet avec Didier Lockwood, Victor Bailey et Billy Cobham.

Dans les années 2010, Luc poursuit sa carrière prolifique en publiant des albums diversifiés, tels que « Organic » avec Ceccarelli et Thierry Eliez, et « La Vie en Rose » avec Richard Galliano. Il reçoit le prix Django-Reinhardt en 2011 et continue à collaborer avec divers artistes de renom.

En 2021, Sylvain Luc sort l’album « Sylvain Luc, By Renaud Letang », une œuvre novatrice où il interprète douze compositions inédites en solo, manipulant la guitare à travers divers effets sonores et textures en collaboration avec le réalisateur Renaud Letang. Cette année-là, il sort également les albums « Eclectik » avec André Ceccarelli et Hadrien Féraud, et « Birka » avec le trio MLB. En 2023, il publie l’album « Simple Song », où il revisite avec simplicité des chansons emblématiques de divers genres musicaux. Sylvain Luc continue ainsi d’explorer de nouveaux horizons musicaux tout en restant fidèle à son art et à son héritage jazzistique.

Les guitaristes de jazz modernes

KURT ROSENWINKEL

Kurt Rosenwinkel, né le 28 octobre 1970 à Philadelphie en Pennsylvanie, est un guitariste et compositeur de jazz américain. Actuellement basé à Berlin, Rosenwinkel a étudié la musique au Berklee College of Music à Boston, sous la tutelle de Gary Burton, avant de déménager à New York en 1991. Là-bas, il a rejoint l’Electric Bebop Band de Paul Motian et le groupe Human Feel, aux côtés de Jim Black, Chris Speed et Andrew d’Angelo.

Reconnu pour son jeu novateur, Rosenwinkel a influencé de nombreux guitaristes de jazz par son approche sonore distinctive, souvent doublée de sa propre voix pendant ses solos. Son style met en avant des lignes mélodiques expressives, offrant une perspective unique sur l’improvisation guitare. Fréquemment, son jeu rappelle celui de Pat Metheny, caractérisé par des phrasés mélodiques simples ou complexes.

En ce qui concerne son équipement, Kurt Rosenwinkel préfère jouer sur une guitare D’Angelico NY3SS, bien qu’il utilise également d’autres modèles semi-creux tels que la Gibson ES335, la Sadowsky semi-creuse, la Moffa signature et l’Epiphone Sheraton Elitist. Quant aux amplificateurs, après avoir utilisé un Polytone Mini-Brute 3, il préfère désormais un Fender Twin-reverb. Il complète parfois ses effets avec un second ampli pour gérer des effets de retard tels que le chorus, la réverbération et le delay.

GILAD HEKSELMAN

Gilad Hekselman né en 1983 est l’une des voix les plus influentes de la guitare jazz. Né en Israël et basé à New York, il tourne dans le monde entier en tant que leader de groupe et a partagé la scène avec certains des plus grands artistes de jazz, dont Chris Potter, Eric Harland, Fred Hersch, Mark Turner, Anat Cohen, Ari Hoenig, Esperanza Spalding, Jeff Ballard, Ben Wendel, Gretchen Parlato, Ben Williams, Avishai Cohen, Tigran Hamasyan, Aaron Parks et Becca Stevens, entre autres.

Gilad Hekselman

À travers onze albums acclamés par la critique, Gilad a construit une riche discographie remarquée tant pour ses compositions originales que pour sa voix instrumentale captivante. En novembre 2023, il a sorti son dernier album Trio Grande: Urban Myth en partenariat avec Will Vinson et Nate Wood. Son prochain album, Life, at the Village Vanguard, est prévu pour avril 2024.

Gilad a également une vaste expérience en tant qu’artiste invité et collaborateur. Parmi ses crédits préférés, on peut l’entendre sur l’album Everybody Wants To Be a Cat (2011) de Walt Disney Records. L’album présente des versions des chansons Disney jouées par une équipe de musiciens de premier plan, dont Dave Brubeck, Joshua Redman, Esperanza Spalding, Diane Reeves, Roy Hargrove, Kurt Rosenwinkel, The Bad Plus et de nombreuses autres légendes du jazz.

Depuis son arrivée à New York en tant qu’étudiant en 2004, Gilad est devenu une figure incontournable de la scène jazz de la ville, animant des résidences et se produisant dans des lieux légendaires tels que le Village Vanguard, le Blue Note, Dizzy’s, Smalls et le Jazz Standard. De plus, il a joué dans des festivals de jazz renommés aux États-Unis et à l’international, notamment Montreux, North Sea, Montréal et SFJazz, pour n’en citer que quelques-uns.

Gilad est le récipiendaire de plusieurs reconnaissances et prix prestigieux. En 2018, il a été invité par Pat Metheny à se produire lors de la cérémonie des NEA Award du légendaire guitariste au Kennedy Center. En 2017 et 2022, Gilad a remporté la première place dans la catégorie Rising Star du magazine Downbeat. La même année, il a remporté le 7 Virtual Jazz Club International Contest. En 2005, Gilad a remporté le Gibson Montreux International Guitar Competition, ce qui lui a valu une série de performances, dont l’ouverture pour la légende de la guitare Paco de Lucia avec son trio au Montreux Jazz Festival en 2006.

LAGE LUND

Lage Lund né en 1977 est acclamé comme l’un des meilleurs guitaristes de sa génération et l’un des artistes de jazz les plus captivants d’aujourd’hui. Régulièrement présent dans la catégorie « Rising star – Guitar » du Downbeat Critic’s Poll, il a été salué par Pat Metheny comme l’un de ses jeunes guitaristes préférés et est décrit comme étant « tout en musique et en âme » selon Russell Malone, l’un des juges ayant décerné à Lund le premier prix du Concours international de jazz Thelonious Monk.

Doté d’un répertoire croissant et impressionnant de compositions originales, et d’une maîtrise du répertoire standard, Lund swing avec une grande autorité, affichant une sophistication harmonique stupéfiante et une voix singulièrement fluide en tant que soliste. Il apporte également une présence « magnétique avec décontraction » sur scène, « canalisant la réticence dans une mystique feutrée » et « équilibrant ses compétences abondantes avec une esthétique d’un calme étincelant » (New York Times).

Né et élevé en Norvège, Lund a déménagé à Boston après le lycée grâce à une bourse d’études au Berklee College of Music. En 2002, il déménage à New York et devient rapidement le premier guitariste électrique à s’inscrire à la Juilliard School of Music. Depuis sa victoire au Concours Monk, il est devenu un sideman recherché avec le David Sanchez Quartet, le Maria Schneider Orchestra, Mark Turner, Seamus Blake et bien d’autres.

Après une série de trois sorties avec le contrebassiste Ben Street et le batteur Bill Stewart, 2019 voit la sortie de « Terrible Animals ». Rejoint par une section rythmique inédite et au sommet de son art (Sullivan Fortner, piano ; Larry Grenadier, contrebasse ; Tyshawn Sorey, batterie), c’est l’album le plus ambitieux et audacieux compositionnellement de Lage Lund sur Criss Cross. Dix compositions originales éloignées qui sollicitent toute leur créativité, incitant Lund – qui fait un usage ingénieux des effets dans son jeu – à offrir certains de ses moments de jeu les plus dynamiques et variés sur disque.

À travers des apparitions fréquentes et des tournées aux États-Unis, en Europe, en Asie et dans le monde entier, Lund est parvenu aux plus hauts rangs en tant qu’interprète et force créative. Il fait partie de ceux qui fixent l’agenda de l’improvisation jazz au XXIe siècle.

« Parmi les jeunes, Lage est CELUI-LÀ. C’est un joueur merveilleux. Vraiment impressionnant !  » Kurt Rosenwinkel

MIKE MORENO

Mike Moreno, né le 8 octobre 1978 à Houston, au Texas, est un guitariste de jazz américain.

Il a étudié la guitare jazz à la High School for the Performing and Visual Arts de Houston, puis a déménagé à New York en 1997 pour poursuivre ses études à la New School of Music. Après avoir joué dans les jam sessions et les bars de New York pendant plusieurs années, Mike Moreno a attiré l’attention de grands noms du jazz tels que Joshua Redman et Nicholas Payton, et a été invité à jouer avec des groupes tels que le Terence Blanchard Quintet, le Greg Osby Quartet, le Wynton Marsalis Septet, le Jeff « Tain » Watts Quintet, le Kenny Garrett Quintet et le Ravi Coltrane Quartet.

Bien que discret, le guitariste est considéré comme prometteur par la presse spécialisée. On le compare souvent à Kurt Rosenwinkel en raison de sa propension à jouer des lignes mélodiques

En septembre 2007, Mike Moreno utilisait une LXP-1, un ampli Mesa-Boogie F-30 et jouait sur une Gibson ES-335 noire équipée de cordes D’Addario. Actuellement, il joue sur une guitare semi-hollow fabriquée par le luthier Marchione.

JESSE VAN RULLER

Jesse van Ruller, né le 21 janvier 1972, est un guitariste de jazz et compositeur néerlandais. Il a remporté le Concours international de guitare de jazz Thelonious Monk en 1995 et a enregistré plusieurs albums en tant que leader ainsi que d’autres en tant que sideman

Van Ruller est né à Amsterdam le 21 janvier 1972. Il a commencé à jouer de la guitare à l’âge de sept ans. Il a poursuivi ses études à l’Université de Miami, dans l’Ohio (obtenant une maîtrise en 1995), et en 1995, il a remporté le Concours international de guitare de jazz Thelonious Monk à Washington, DC.

Van Ruller a enregistré deux albums en quintette pour Bluemusic : European Quintet en 1996 et Herbs, Fruits, Balms and Spices deux ans plus tard. Il a ensuite enregistré trois albums pour Criss Cross Jazz. Il s’agit de Here and There et Circles en 2002, et Views en 2005. Le guitariste a composé presque tous les morceaux joués sur les deux derniers.

JONATHAN KREISBERG

Jonathan Kreisberg, né en 1974 est un guitariste et compositeur de jazz émergent, reconnu pour son mélange captivant de mélodies intemporelles et de lignes novatrices. Né à New York, son immersion précoce dans la musique a façonné son parcours. Dès l’âge de dix ans, il s’initie à la guitare, puis poursuit ses études à la New World School of the Arts de Miami. Son talent exceptionnel lui vaut des mentions dans des publications renommées telles que Guitar Player et DownBeat, alors qu’il n’est encore qu’un adolescent. Grâce à une bourse, il intègre l’Université de Miami, où il côtoie des légendes du jazz comme Joe Henderson et Michael Brecker.

Jonathan Kreisberg

Après avoir obtenu son diplôme, Kreisberg s’installe à New York, déterminé à explorer de nouveaux horizons musicaux. Son trio électrique à Miami le propulse sur la scène jazz de la côte est, où il ouvre pour des icônes comme George Benson. Mais son retour à New York marque un tournant vers le jazz acoustique, où il approfondit sa compréhension des mélodies et des harmonies traditionnelles.

Depuis lors, Kreisberg a collaboré avec une multitude d’artistes de renom, tout en consolidant sa réputation en tant qu’éducateur et auteur. Son engagement envers l’enseignement se manifeste à travers des masterclasses et des résidences, ainsi que par la publication de son propre livre de compositions et de transcriptions, et d’une série de vidéos pédagogiques.

Bien que basé à New York, Kreisberg sillonne le monde avec ses performances dynamiques, s’inscrivant dans les grands festivals de jazz et partageant son expertise avec les générations futures lors de ses événements annuels à Brooklyn. Son influence croissante dans le milieu du jazz témoigne de son dévouement à l’innovation et à l’excellence musicale.